Le Parc du Luberon contre les coupes claires à l’ONF

Samedi 23 mars 2013

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Le bureau du Parc naturel régional du Luberon a adopté à l’unanimité une motion pour réaffirmer la nécessaire prise en compte de la charte du Parc naturel régional, dans l’évolution de l’Office national des forêts qui poursuit sa politique de coupe claire dans ses effectifs.

Les élus du Parc demandent donc, comme ils l’avaient déjà fait en 2001, « que l’ONF renonce à la suppression de deux postes sur le territoire du Parc du Luberon, et que l’effectif actuel des agents patrimoniaux soit maintenu, afin de garantir la gestion durable des forêts communales et domaniales. Ils demandent que les moyens soient donnés aux agences ONF Bouches-du-Rhône, Vaucluse et Alpes-de-Haute-Provence de pérenniser les actions menées en partenariat avec le Parc dans le cadre d’une convention renouvelée. »

Le Parc naturel et l’ONF travaillent en partenariat formalisé par une convention dès1993. Les domaines de collaboration sont multiples, et s’inscrivent dans la mise en œuvre de la charte du Parc : gestion et suivi des espèces menacées et des milieux naturels, intégration de la biodiversité et du paysage dans la gestion des forêts contre l’incendie, création de réserves biologiques intégrales, accueil du public en forêt, valorisation de la ressource bois locale…

Une baisse drastique des effectifs

Or depuis dix ans, l’ONF est engagée dans une réforme qui conduit à une baisse drastique de ses effectifs, en particulier des agents de terrains, et le nouveau contrat d’objectifs signé entre l’État et l’Office national des forêts, pour la période 2012/2016 et prévoit la suppression de 119 postes en PACA et Languedoc-Roussillon.

« Sur l’unité territoriale du Luberon, ils ne seront plus que 8 agents contre 12 en 2002. Deux départs à la retraite à Pertuis et Lioux n’ont pas été remplacés, » assure Jacky André, du syndicat Snupfen Solidaire (Syndicat National Unifié des Personnels des Forêts et de l’espace Naturel).

« La conséquence directe est que la gestion de toutes les forêts de ces anciens triages va être redistribuée entre les 8 postes restants. Ce sont des postes de terrain avec une fonction de service public de proximité qui sont affectés par ce nouveau contrat d’objectif. Ce qui va signifier moins de présence en forêt, moins de possibilité de mission de surveillance, d’exploitation du bois, d’accueil du public, de défense contre les risques incendie. »

L’autre unité territoriale du Vaucluse concerne le Ventoux. Depuis 2002, l’effectif a également fondu du fait de la RGPP (révision générale des politiques publiques). « J’ai perdu 30% de mon effectif, » constate Olivier De la Prison, responsable de cette unité. Et la saignée continue. Pour l’été et les patrouilles de prévention des incendies cela risque d’être problématique. « Avant nous avions trois personnes par secteur. Désormais, ils ne seront plus que deux, cinq jours d’affilée à patrouiller en 4X4 l’été, ce sera vraiment fatiguant, il y a aussi la surveillance générale des espaces naturels tout au long de l’année face au problème des véhicules à moteur, la police de l’environnement. Forcément, il y aura des actions que nous ferons moins, et d’autres qui seront délicates comme la désignation de coupe.

Dernièrement, nous étions dans une zone encombrée et pentue. Avant on regroupait cinq agents pour réaliser le travail. Nous avons dû le faire à trois, ce qui a été beaucoup plus difficile. »
Crédits photo : Ange Esposito

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