Forêt publique : rassemblement d’agents inquiets pour leur avenir

Jeudi 25 septembre 2014

Plusieurs centaines d’agents de l’Office national des forêts (ONF) se sont rassemblés jeudi devant le siège à Paris pour défendre leur mission de service public et dire « non aux suppressions de postes », a constaté une journaliste de l’AFP.

Coiffés de bérets ou de képis, sac à dos à l’épaule et vêtus de leurs uniformes kakis, ils étaient près de 400 forestiers à être venus des quatre coins du pays à l’appel des syndicats Snupfen, CGT, CFE-CGC et CFDT pour interpeller les membres du conseil d’administration de l’ONF en séance toute la matinée.

Pour économiser 50 millions d’euros sur trois ans, le gouvernement envisageait d’augmenter les taxes à l’hectare payées par les communes au budget de l’ONF (de 2 à 14 euros). Après une levée de boucliers des communes forestières et des syndicats de l’ONF, le gouvernement a renoncé mi-septembre à ce projet.

Mais, en contrepartie, l’Etat ne versera pas en 2015 la dotation de 20 millions d’euros dont l’ONF avait bénéficié en 2014.

L’ONF « vient d’être déstabilisée par un projet qui vise à réduire l’engagement de l’État dans l’entretien des forêts publiques. Il est suspendu pour un an. De sursis en sursis, ça ne peut plus aller », a assuré à l’AFP Philippe Canal, secrétaire régional Snupfen, premier syndicat de l’ONF.

Les forestiers redoutent, selon lui, « l’abandon de la gestion des forêts communales qui rapportent peu » et pour celles qui rapportent, ils brandissent « le danger d’une gestion privée, de court terme et qui s’accommodera mal de l’intérêt général ».

Le syndicaliste a également évoqué des « moyens qui ne sont plus du tout, selon lui, à la hauteur » de leur mission de service public.

« Les suppressions de postes continuent », a de son côté déploré Emilie Couty, forestière dans la Meuse. Elle rappelle que l’ONF a perdu plus du tiers de ses effectifs en 25 ans et compte aujourd’hui 9.000 agents.

Interrogé par l’AFP, le président de l’ONF, Jean-Yves Caullet, a assuré que « les économies ne se fer(aie)nt pas sur les personnels et les investissements ».

« Budgétairement nous avons 20 millions d’euros de moins, mais nous avons la conviction que les recettes du marché du bois en 2015 vont nous permettre d’absorber très largement cette diminution », a-t-il indiqué.

Le contrat d’objectifs et de performance signé avec l’État pour la période 2012-2016 fixe cependant une baisse des effectifs de 1,5% par an, au titre de la participation de l’établissement à l’effort général de réduction des déficits publics. Cependant, il est prévu qu’en « 2017, il n’y aura plus de nouveau plan sur les effectifs », a assuré M. Caullet.

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