L’Office national des forêts à la reconquête de ses agents

Jeudi 28 mars 2013

Lu sous http://www.acteurspublics.com

Stabiliser les effectifs sur le terrain, restaurer le dialogue avec les agents, réaffirmer la mission de service public de l’Office national des forêts (ONF). Tel est l’engagement du nouveau président de l’établissement public, Jean-Yves Caullet. Les syndicats sont sceptiques.

L’angoisse existentielle doit être classée !” Telle est la formule martelée par le nouveau président de l’Office national des forêts (ONF), Jean-Yves Caullet, à l’occasion d’une première rencontre avec la presse, jeudi 28 mars, quelques jours après son entrée en fonction (photo). Alors que l’ONF a réduit de 15 % ses effectifs depuis dix ans, principalement sur le terrain, le successeur d’Hervé Gaymard a voulu rassurer des personnels fortement ébranlés par les restrictions budgétaires et par un malaise social profond. Celui-ci s’est traduit, ces dernières années, par une série de suicides d’agents forestiers.

Le modèle de l’ONF a été bousculé, pour ne pas dire qu’il a basculé”, observe Jean-Yves Caullet, par ailleurs député PS de l’Yonne. En demandant à l’opérateur public et à ses quelque 9 000 agents de se transformer en producteur de bois, le gouvernement Fillon aurait, à en croire le nouveau patron de l’ONF, voulu transformer ses missions. “Un changement de statut de l’établissement en société privée a même été évoqué”, insiste-t-il.

Une perspective balayée par la nouvelle majorité. “Le président de la République a apporté une réponse très claire, affirme Jean-Yves Caullet. L’ONF est un établissement public assumant une mission d’intérêt général sur le long terme et assurant l’exploitation durable de la forêt dans le contexte des enjeux du changement climatique."

Des suppressions de postes jusqu’en 2016

La course à la rentabilité doit donc laisser place à une mission de service public. Dans cette optique, le maillage des agents sur le terrain sera maintenu. Et si les effectifs doivent continuer à baisser de 1,5% chaque année jusqu’en 2016, comme le prévoit le contrat d’objectifs 2012-2016 signé en 2011, les efforts porteront en grande partie sur les fonctions support.

Il faudra du temps pour restaurer des relations sereines avec les agents, reconnaît Jean-Yves Caullet. Dans un établissement en tension, tout se rigidifie et il devient plus difficile pour un supérieur de parler performance avec ses équipes. Il faut aujourd’hui que le management se rouvre, que les attentes des personnels soient prises en compte et que nos métiers soient mieux valorisés auprès du public.”

Cette nouvelle approche du dialogue social est évidemment satisfaisante, réagit Philippe Berger, secrétaire général de Snupfen-Solidaires, premier syndicat de l’ONF. Elle doit désormais se décliner dans les faits. Certes, les contraintes budgétaires sont fortes, mais il ne faut pas attendre 2016 pour en finir avec les suppressions de postes.” Snupfen-Solidaires entend maintenir la pression sur la direction de l’ONF et sur le gouvernement pour acter la stabilisation des effectifs dans une loi agricole qui sera débattue à l’automne par le Parlement.

Sylvain Henry

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