Forêts : le discours schizophrène de Bruno Le Maire

Mardi 12 avril 2011

Lu sur http://www.actualites-news-environnement.com/

Un discours assez contradictoire. En effet, même si les organismes concernés se réjouissent des déclarations du Ministre sur l’abandon de la modification du statut de l’ONF en une société anonyme à capitaux publics, comme le laissait entendre une note des services du Trésor, les « bonnes nouvelles » laissent place un discours schizophrène, peut on lire dans un communiqué de presse.

Le Régime forestier est d’abord un ensemble de garanties permettant de préserver la forêt sur le long terme forestier : il constitue un véritable statut de protection du patrimoine forestier contre les aliénations, les défrichements, les dégradations, les surexploitations et les abus de jouissance.

C’est aussi un régime de gestion, avec un souci de renouvellement des ressources en bois, des autres produits et services fournis par les forêts, et de transmission aux générations futures de ces ressources. Ces objectifs se matérialisent au travers de l’aménagement forestier.

Plus concrètement, pour la commune, le Régime forestier se traduit par :

·  des responsabilités : préserver le patrimoine forestier, appliquer l’aménagement forestier, vendre les bois conformément aux récoltes programmées, réaliser les travaux d’entretien et de renouvellement…

·  des obligations : approuver un plan de gestion « l’aménagement forestier », donner une importance particulière à l’accueil du public, prendre les décisions nécessaires pour assurer un équilibre entre la faune et la flore

·  un partenariat avec l’ONF, gestionnaire unique, qui assure la mise en œuvre du Régime forestier aux côtés de la Municipalité. L’ONF peut aussi, au-delà du Régime forestier, proposer ses services pour tous travaux et prestations en faveur de la forêt communale

·  une aide financière de l’Etat : le financement du Régime forestier est assuré à 85% par le « versement compensateur » de l’Etat, versé à l’ONF en complément des « frais de garderie » (15% environ) payés par les communes (sur la base des recettes tirées de leur forêt).

Olivier Thomas, Président de l’Agence des espaces verts (AEV), commente : « c’est donc bien le maintien de la politique actuelle de désengagement du gouvernement, par souci de réduction des dépenses de l’Etat qui a été confirmé mercredi. C’est à se demander si la fuite de la note du Trésor n’est pas une stratégie de communication (à l’instar d’autres dossiers) dans laquelle on tape fort au début afin de se laisser par la suite une marge importante de négociation  ».

Il ajoute : « Comme annoncé dans le Bas Rhin en 2009 par Nicolas Sarkozy ainsi que dans les objectifs du grenelle de l’environnement, le gouvernement reste sur une logique unique de rentabilité financière de la forêt avec des objectifs de production de bois destinés à la construction complètement irréalisables sauf à raser une grosse partie de nos forêts. Il est donc urgent d’arrêter cette véritable catastrophe écologique et de redéployer les moyens publics que demande une véritable gestion forestière durable ».

C’est Pourquoi, l’Agence des espaces verts invite Monsieur le Ministre à regarder de plus près son exemple qui depuis plus de 30 ans gère durablement pour la Région Ile de France 17 000 ha de forêt.

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