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Les élus de la forêt méditerranéenne ont affirmé leur forte insatisfaction sur plusieurs points du contrat Etat-ONF co-signé par la Fédération nationale des communes forestières.
Si la Fédération nationale des
communes forestières entend co-signer le contrat
d’objectifs et de performance Etat-ONF pour la
période 2012-2016, les élus de la forêt
méditerranéenne ont voté contre cette
co-signature et affirmé leur insatisfaction sur plusieurs
points.
Les communes forestières de la région ont pris
acte de la position nationale, elles prendront toute leur part dans le
suivi de la mise en œuvre du contrat. Et elles
préviennent : « Une extrême vigilance
sur la déclinaison locale du contrat sera maintenue, au
travers de la nouvelle gouvernance partagée dans laquelle
les élus entendent pleinement jouer leur rôle.
»
Le réseau des communes forestières vise
l’amélioration, le développement et la
valorisation du patrimoine forestier des communes en œuvrant
pour une gestion durable répondant aux attentes de la
société et plaçant la forêt
des collectivités en élément fort du
développement local.
Cinq
associations départementales et une union
régionale
Plus de 5 000 communes sont regroupées au niveau national.
44 associations départementales ou
bi-départementales et 10 unions régionales ou
interrégionales constituent l’organisation de
proximité du réseau animé par la
fédération nationale.
En Provence-Alpes-Côte-d’Azur, ce réseau
est particulièrement développé. Il
regroupe en effet plus de 500 communes sur les 963 que compte la
région. Il constitue ainsi une force de proposition
vis-à-vis de l’Europe, de l’Etat, de la
Région et des Départements pour la
définition de leurs politiques forestières
adaptées au contexte de la forêt
méditerranéenne.
Structuré autour de cinQ associations
départementales et d’une union
régionale, employant au total une vingtaine de
salariés, il offre une expertise technique aux
élus locaux pour la conduite de leurs projets
liés à la forêt et au bois. La
forêt de Provence-Alpes-Côte-d’Azur est
une forêt méditerranéenne qui jouit
d’une spécificité et d’une
richesse incomparable.
Sa spécificité réside aussi dans le
fait qu’elle est une ligne de charges dans les budgets des
communes, là où, dans d’autres
régions, elle est une ligne de recettes. En effet, le bois
produit dans notre région se vend peu. Et la
forêt, du fait des risques d’incendie, induit de
lourds frais pour les communes. Les collectivités en
général et les communes en particulier consacrent
d’importants moyens financiers pour la valorisation et la
préservation de cet espace, dans un souci
d’intérêt général.
Ces spécificités font que les communes
forestières Provence-Alpes-Côte-d’Azur
ont pris une position différente de celle des autres
communes forestières de France même si elles
reconnaissent avoir obtenu satisfaction sur leurs demandes prioritaires.
L’association des communes forestières de la
région explique : « Notre crainte était
que l’ONF ne soit plus l’opérateur
unique national et que le privé fasse son entrée
dans ce secteur. Tel n’est pas le cas. Nous avons
également obtenu satisfaction sur le montant du frais de
garderie. »
Crainte
d’une nouvelle réduction des effectifs
Mais des points, graves, de désaccord demeurent :
« Cela concerne, en premier lieu, l’absence de
garantie d’une gouvernance partagée au niveau
local entre ONF et communes, pour la mise en œuvre du contrat
2012-2016. »
L’association avoue son inquiétude en
matière d’effectifs : « Nous craignons
que le maintien de l’objectif national sur les effectifs de
l’ONF entraîne une nouvelle réduction en
Méditerranée au regard de la pyramide des
âges et des postes actuellement non pourvus. »
L’association dénonce d’autre part
« le manque de transparence sur le coût
réel de la gestion des forêts. Actuellement, les
documents transmis ne permettent pas aux élus de savoir ce
qu’il en est et rien ne dit que, sur la période
2012-2016, il va en aller autrement. »
Le point de désaccord le plus important réside
dans le fait que les communes forestières de la
région refusent de supporter un coût
supplémentaire de deux euros par hectare pour la gestion des
forêts communales. « Si minime soit-il, nous allons
avoir là à faire face à un
coût supplémentaire qui viendra
s’ajouter aux dépenses déjà
lourdes liées au financement d’une gestion durable
et multifonctionnelle des forêts. »
De plus, les élus « expriment une forte
réticence à payer plus dans un contexte de niveau
de service rendu en diminution ces dernières
années et actuellement considéré comme
minimal en zone méditerranéenne ».
Au regard de son importance, la forêt en
Provence-Alpes-Côte-d’Azur a toute sa place pour
concourir aux objectifs nationaux et cela, aussi bien dans les domaines
environnementaux qu’économique. Et de rappeler que
la France a pris des engagements, en matière
environnementale, dans le cadre du Grenelle et des sommets
internationaux, pour le stockage du carbone, la préservation
de la biodiversité et des ressources naturelles. Sur le plan
économique, la forêt
méditerranéenne peut être facteur de
création d’emplois par la mobilisation de bois.
Reportage Michel Caire