Vente de l’hippodrome de Compiègne : Woerth « soulagé »

Mercredi 25 juillet 2012 — Dernier ajout mardi 24 juillet 2012

Lu sous http://www.leparisien.fr/ C’est une petite victoire pour Eric Woerth. L’ancien ministre du Budget, pris dans la tourmente desaffaires Bettencourt, est blanchi par un rapport d’expert dans un autre dossier trouble, celui de l’hippodrome de Compiègne. 

Le journal le Monde a réussi à se procurer un rapport d’expertise commandé par Jérôme Cahuzac, l’actuel ministre du Budget.
Il y apparaît qu’Eric Woerth était dans son droit lorsqu’il a autoriséla vente des 57 hectares de l’hippodrome du Putois à la Société des courses de Compiègne (SCC). Une transaction de 2,5 millions d’euros. 

L’auteur du rapport – un expert indépendant désigné par Bercy en mai dernier – estime notamment que le terrain en question, n’étant pas considéré comme une forêt, pouvait être cédé sans passer par une loi. Eric Woerth est soupçonné d’avoir fait une fleur à Antoine Gilibert, ex-président de la SCC, et donateur de l’UMP, en vendant au rabais le terrain. Une vente de gré à gré qui avait été remise en question par la justice en novembre 2010. La loi interdit en effet à l’Etat de vendre des bois lui appartenant, sans faire appel à la concurrence, et sans voter une loi spécifique. Mais pour l’expert, «  la vente n’avait pas besoin d’être au préalable autorisée par une loi car les parcelles en cause ne constituaient pas une forêt ».

Deuxième victoire pour Woerth, la sous-évaluation supposée de l’hippodrome n’est pas établie. La valeur vénale du terrain a été estimée à un peu plus de 8 millions d’euros par des juges. Bien loin des 2,5 millions payés par Antoine Gilibert. Mais « la vente a été réalisée à un prix ne constituant ni une libéralité en faveur de l’acheteur, ni une mauvaise affaire de l’Etat », estime le rapport, qui ajoute toutefois : « A-t-il raté une bonne affaire ? Peut-être, mais, pour le savoir, seule une nouvelle expertise indépendante pourrait tenter de le déterminer ». 

Ce rapport ne concerne que l’aspect juridique du dossier. De nombreuses zones d’ombre demeurent. Mais l’expertise entrave Jérôme Cahuzac, qui ne devrait donc pas intenter une procédure en nullité de la vente. Ce ne pourrait être que partie remise pour Bercy. Dans un courrier adressé hier à Philippe Berger, secrétaire général du syndicat national unifié des personnels des forêts et de l’espace naturel, Jérôme Cahuzac avertit : « Si des instances en cours devaient faire apparaître des causes d’illégalité caractérisées, je me réserverais la possibilité d’intenter une action en nullité, laquelle reste possible au cours des trois prochaines années ». 

Woerth « soulagé »

Après la publication de l’article du Monde, Eric Woerth, s’est dit « soulagé » avant de poursuivre  : « Cette vente était légale et dans l’intérêt général de l’Etat. J’ai beaucoup été critiqué de façon injuste, c’est le moins qu’on puisse dire. (…) Il y a eu de l’emballement et des arrière-pensées. Il y a beaucoup d’intérets qui ont été agités pour me salir, je pense au transfert du siège de l’ONF sur Compiègne, qui est une autre histoire, au fond la vraie histoire. (…) Je suis zen sur le fond comme sur la forme ».

Interrogé sur le fait que le rapport ait été fait à la demande de la gauche, M. Woerth a estimé « que c’était la seule manière d’acquérir une certaine objectivité ».

Questionné à ce sujet lors du point de presse hebdomadaire du groupe des députés UMP, son président Christian Jacob a déclaré que « c’était une grande satisfaction ». « Quand on repense à toutes les calomnies qu’a dues subir Eric Woerth sur le sujet, lui et sa famille, arriver à ce qu’il soit blanchi aujourd’hui, c’est beaucoup de satisfaction ».

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