Privatisation à l’ONF, la crainte des syndicats

Vendredi 22 juillet 2011

Bercy veut confier une partie des forêts communales à des opérateurs privés.

Il s’agit peut-être du dernier contrat d’objectifs avant la fin de l’ONF ? », s’inquiète le Snupfen, tandis que la CGT Forêt voit dans ce contrat 2012-2016 « l’arme qui va servir d’assassinat prémédité de l’ONF ? ». La crainte est la même, celle que l’Office national des forêts rejoigne dans un futur proche le bataillon des établissements publics privatisés. Anciennement administration des eaux et forêts, l’ONF a été créé en 1966 avec le statut d’établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) – comme La Poste en 1991 –, qui implique qu’il s’autofinance par les ventes de bois, l’État versant seulement une subvention pour l’accomplissement des missions de service public et pour l’entretien des forêts des collectivités locales. Or, depuis 1966, le cours du bois a chuté de 50 %, tandis que les charges de personnel augmentaient avec l’ancienneté, souligne Philippe Berger. Depuis cinq ans, la subvention de l’État stagne, mais en revanche, l’ONF doit lui verser une compensation pour le paiement des pensions de ses agents, qui s’élève à 91 ?millions d’euros sur un budget annuel de 700 millions d’euros en 2010. Par ailleurs, la RGPP supprime massivement des emplois, mais le gouvernement a lancé en 2009 l’objectif d’augmenter de 40% la production de bois d’ici à 2020. L’ONF est dans une situation impossible. « ?On diminue les effectifs, ensuite on dit que l’ONF ne peut plus y arriver seule, et on ouvre la porte au privé ? », craint Michel Benard, de la CGT. Dans un rapport rendu à l’automne, le président de l’ONF, Hervé Gaymard, proposait de transformer l’établissement en entreprise publique, pour la doter d’un capital suffisant pour assurer ses missions – l’argument utilisé pour la transformation de La Poste en société anonyme. Et en décembre, une note « ?secrète ? » de Bercy envisageait de confier une partie des forêts communales à des opérateurs privés. Depuis, le gouvernement assure qu’il n’est « ?pas question de privatiser l’ONF ? ».

F. D.

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