Les forestiers de l’ONF descendent dans la rue

Mardi 19 juin 2012

Lu sous http://www.leparisien.fr/

Des centaines de salariés de l’Office national des forêts (ONF) ont défilé mardi dans plusieurs villes de France, à Besançon, Toulouse, Alençon et Chambéry (Savoie), pour dénoncer "le sacrifice des forêts« découlant du »délabrement" de leur service.
Environ 400 employés de l’ONF ont défilé à Besançon. Les forestiers ont traversé une partie de la ville jusqu’à la préfecture de région, où une délégation a été reçue, a précisé la préfecture.
A Toulouse, ils étaient une centaine, venus des régions Midi-Pyrénées, Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Limousin et Auvergne, à manifester en uniforme à l’appel de l’intersyndicale, dont le Snaf-Unsa-Forêts et le Snupfen-Solidaires.
Ils étaient une centaine également, selon la police, à Alençon, venus du quart nord-ouest de la France. Une centaine de manifestants se sont aussi rassemblés mardi matin à Chambéry devant le siège local de l’ONF, selon David de Yparraguirre, du syndicat Snupfen-solidaires.
A Toulouse, les manifestants se sont d’abord réunis devant le bâtiment de l’ONF, sous une grande bâche barrée des mots « Quelle forêt pour nos enfants ? »
"Nous sommes inquiets de l’avenir du service public forestier, marqué par une dégradation latente mais sûre de l’ONF depuis une vingtaine d’années, avec une accélération depuis 2002", a déclaré à l’AFP le délégué départemental Snupfen des Pyrénées-Atlantiques, Ramuntcho Tellechea.
"On gère 27% de la surface de forêts en métropole, soit 4,3 millions d’hectares, et on produit 50% du volume de bois produit en France", a-t-il précisé, en déplorant la « dégradation » des conditions de travail qui ont mené à plusieurs suicides.
Les manifestants devaient ensuite se rendre à la préfecture derrière des panneaux défendant leur mission : "Forêt sans forestiers = forêt dilapidée« , »La forêt est un bien commun. Sauvons-la".
"Nous demandons au nouveau gouvernement de renoncer aux 700 suppressions de postes programmées par la précédente majorité entre 2011 et 2016", a de son côté expliqué à un correspondant de l’AFP à Alençon, Dominique Launay, garde forestier et secrétaire du syndicat Snupfen Basse-Normandie.
Selon lui, l’ONF compte aujourd’hui 6.000 fonctionnaires et 4.000 ouvriers forestiers. "Nos effectifs ont déjà baissé de 10% en 10 ans", a-t-il regretté.
"La priorité est donnée à la production de bois et on n’arrive plus à remplir nos autres missions de service public. La forêt a aussi une fonction écologique et une fonction sociale d’accueil du public", a affirmé M. Launay. "On voudrait qu’on ne parle de l’ONF que quand il y a des suicides", a-t-il ajouté.
A Chambéry, une délégation a été reçue par le directeur de cabinet d’Hervé Gaymard, président du conseil général de Savoie et président du conseil d’administration de l’ONF.
"On peut avoir un bilan positif de cette journée. On espère qu’à force, on sera entendu", a commenté M. de Yparraguirre.
Six suicides avaient été recensés entre juin et novembre 2011, portant à 25 leur nombre depuis 2005 en sein de l’établissement public.
gcv-burx/phs/er

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