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Des centaines de
salariés de l’Office national des forêts (ONF) ont
défilé mardi dans plusieurs villes de France,
à Besançon, Toulouse, Alençon et
Chambéry (Savoie), pour dénoncer "le sacrifice
des forêts« découlant du »délabrement"
de leur service.
Environ 400 employés de l’ONF ont
défilé à Besançon. Les
forestiers ont traversé une partie de la ville
jusqu’à la préfecture de région,
où une délégation a
été reçue, a
précisé la préfecture.
A Toulouse, ils étaient une centaine, venus des
régions Midi-Pyrénées, Aquitaine,
Languedoc-Roussillon, Limousin et Auvergne, à manifester en
uniforme à l’appel de l’intersyndicale, dont le
Snaf-Unsa-Forêts et le Snupfen-Solidaires.
Ils étaient une centaine également, selon la
police, à Alençon, venus du quart nord-ouest de
la France.
Une centaine de manifestants se sont aussi rassemblés mardi
matin à Chambéry devant le siège local
de l’ONF, selon David de Yparraguirre, du syndicat Snupfen-solidaires.
A Toulouse, les manifestants se sont d’abord réunis devant
le bâtiment de l’ONF, sous une grande bâche
barrée des mots « Quelle forêt pour nos enfants ? »
"Nous sommes inquiets de l’avenir du service public forestier,
marqué par une dégradation latente mais
sûre de l’ONF depuis une vingtaine d’années, avec
une accélération depuis 2002", a
déclaré à l’AFP le
délégué départemental
Snupfen des Pyrénées-Atlantiques, Ramuntcho
Tellechea.
"On gère 27% de la surface de forêts en
métropole, soit 4,3 millions d’hectares, et on produit 50%
du volume de bois produit en France", a-t-il
précisé, en déplorant la
« dégradation » des conditions de travail qui ont
mené à plusieurs suicides.
Les manifestants devaient ensuite se rendre à la
préfecture derrière des panneaux
défendant leur mission : "Forêt sans forestiers =
forêt dilapidée« , »La forêt est un bien
commun. Sauvons-la".
"Nous demandons au nouveau gouvernement de renoncer aux 700
suppressions de postes programmées par la
précédente majorité entre 2011 et
2016", a de son côté expliqué
à un correspondant de l’AFP à Alençon,
Dominique Launay, garde forestier et secrétaire du syndicat
Snupfen Basse-Normandie.
Selon lui, l’ONF compte aujourd’hui 6.000 fonctionnaires et 4.000
ouvriers forestiers. "Nos effectifs ont déjà
baissé de 10% en 10 ans", a-t-il regretté.
"La priorité est donnée à la
production de bois et on n’arrive plus à remplir nos autres
missions de service public. La forêt a aussi une fonction
écologique et une fonction sociale d’accueil du public", a
affirmé M. Launay. "On voudrait qu’on ne parle de l’ONF que
quand il y a des suicides", a-t-il ajouté.
A Chambéry, une délégation a
été reçue par le directeur de cabinet
d’Hervé Gaymard, président du conseil
général de Savoie et président du
conseil d’administration de l’ONF.
"On peut avoir un bilan positif de cette journée. On
espère qu’à force, on sera entendu", a
commenté M. de Yparraguirre.
Six suicides avaient été recensés
entre juin et novembre 2011, portant à 25 leur nombre depuis
2005 en sein de l’établissement public.
gcv-burx/phs/er