Le contrat d’objectifs
2012-2016 entre l’État, l’ONF et les
communes forestières a été
approuvé hier par 27 voix sur 39. Il prévoit
près de 700 nouvelles suppressions de postes.
Lu sous http://www.lalsace.fr/
« C’est un vote de responsabilité, commente dans un communiqué la Fédération nationale des communes forestières. En acceptant de signer le contrat, la Fédération a manifesté sa confiance entre l’ONF et ses personnels. » Cette fédération, présidée par Jean-Claude Monin, a pour premier vice-président l’Alsacien Pierre Grandadam, maire de Plaine (Bas-Rhin), qui était monté au créneau l’hiver dernier pour éviter le démantèlement de l’ONF au profit de groupes privés.
Après de longues négociations, elle estime avoir obtenu assez de garanties pour signer le nouvel accord qui lie les communes, l’État et l’ONF. Elle a obtenu que les taux des frais de garderie payés par les communes demeurent inchangés mais « a dû, en contrepartie, accepter le principe du paiement d’une contribution supplémentaire de 2 € par hectare de forêt gérée. L’ONF percevra donc une recette complémentaire de 5 millions d’euros. »
Figurent aussi au contrat l’engagement d’associer davantage la fédération à la gouvernance de l’ONF, ainsi que celui d’augmenter « la récolte du bois dans le respect de la gestion durable des forêts, afin d’approvisionner correctement une filière économique représentant 400 000 emplois, et de moderniser la commercialisation des bois par un recours accru aux ventes sous contrat et au façonnage du bois ».
Pour les syndicats du personnel de l’ONF en revanche, ce contrat « sacrifie les forêts et les hommes » en poursuivant la politique de réduction des effectifs : 700 suppressions d’ici 2016, alors que l’ONF a déjà perdu plus du tiers de ses effectifs en 25 ans. L’établissement public comptait 15 000 employés en 1986, contre 6 300 fonctionnaires aujourd’hui. « Seuls les effectifs de cadres augmentent. Ceux des forestiers de terrain et des bûcherons sont en constante diminution », dénonce Philippe Berger, du syndicat Snupfen Solidaires.
Ces réductions provoquent un mal-être croissant, selon les syndicats. « Quatre nouveaux suicides de fonctionnaires en quatre semaines, au total 234 suicides depuis 2005 en raison de la surcharge de travail, des pressions et dépressions, du management agressif. 400 des 3 200 ouvriers forestiers sont frappés d’inaptitude physique et en quatre ans, 200 ouvriers ont déjà été licenciés pour ce motif : cassés par un métier très dur et la course au rendement, ils sont jetés dehors », selon le Snupfen-Solidaires. Majoritaire à l’ONF, ce syndicat réclame que le contrat avec l’État soit examiné au Parlement « pour un véritable débat démocratique et citoyen ».